Les 2,3 milliards d’euros de dons déclarés à l’administration fiscale au titre de l’année 2013 pour 5,7 millions de foyers fiscaux donateurs masquent des disparités régionales importantes. La Fondation de France apporte un éclairage instructif sur les pratiques philanthropiques à l’échelle des territoires, les données globales étant souvent biaisées par la prépondérance et les particularités de l’Ile de France.
L’étude propose des explications sur l’engagement philanthropique des territoires. Celle-ci peut être perçue «comme une traduction sociale, moderne et désacralisée de la tradition de charité chrétienne» et être inversement proportionnelle au pourcentage d’actifs travaillant dans les services publics. En revanche, les corrélations sont moins nettes si on prend en compte les facteurs liés à l’âge de la population ou à la richesse des territoires. La propension à donner serait donc plus à chercher dans la sociologie propre à chaque territoire. Le montant du don quant à lui semble bien être influencé par la présence de grands pôles urbains, sources de dynamisme économique.
L’étude analyse ensuite la présence des fondations sur le sol français. Si l’Ile de France concentre à elle seule les 2/3 des fondations, c’est ensuite en Rhône-Alpes (149) et PACA (110) que l’on trouve le plus grand nombre de fondation. Les fondations créées avant 1945, surtout opératrices dans le secteur socio-sanitaire, préfigurent la philanthropie actuelle, plaçant Rhône-Alpes, PACA et l’Alsace en tête du nombre de fondations. Les fondations plus récentes sont plutôt distributives et concentrées dans les grandes agglomérations. Parmi celles créées depuis 2000, 45% comptent au moins une entreprise parmi leurs fondateurs.
