Croissance et transformation des associations de solidarité internationale – Étude de Coordination Sud – 2 mai 2018

Menée par Coordination Sud, l’enquête analyse, sur la période 2012-2016, l’origine des ressources et les dépenses de 133 associations françaises de solidarité internationale, petites et grandes, œuvrant sur l’ensemble des secteurs à l’international. Sept grandes associations captent 58% des ressources totales.

Principal enseignement: les ressources sont en hausse de 38% sur la période (1,7 milliard d’euros en 2016). De manière globale, les ressources privées restent majoritaires, notamment dans les grandes associations. Mais elles sont rattrapées par les ressources publiques, qui ont fortement cru en 2015 (fonds publics internationaux, notamment) sur les questions d’urgences en raison des crises sanitaires et politiques (Syrie, Népal, Ebola…). Les ressources des petites et moyennes associations sont en revanche majoritairement constituées de fonds publics.

Les ressources privées augmentent de 20%. Cette augmentation est portée pour moitié par les fonds privés internationaux et pour moins d’un tiers par la générosité du public, qui représente 60% des ressources des associations de solidarité internationale. En revanche, les fonds en provenance d’entreprise et de leur fondation, déjà modestes, accusent une baisse.

Conséquence de la croissance des ressources, les dépenses augmentent elles aussi (1,7 milliard d’euros également en 2016, en augmentation de 34% sur la période). La part relative aux missions sociales croit légèrement pour atteindre 85% des dépenses. Ces données doivent cependant être analysées en fonction des modes d’action des associations. Les associations de plaidoyers ont des frais de collecte important (21%), notamment pour capter la générosité du public. Les associations travaillant sur le volontariat affichent des frais de fonctionnement très importants (44%).

L’étude note par ailleurs que 2 associations sur 5 ont revu leur modèle économique et c’est le cas d’1 petite et très petite association sur 3. Les motivations sont diverses: éviter une forte dépendance à un type de bailleur, anticipation ou opportunité de développement d’activités, ou encore incitation d’un bailleur.

Et des questions demeurent: aller ver le secteur marchand et si oui comment? Maintenir fonds de dotation, et/ou fondation sous égide en plus de l’association, dans un contexte de modification du régime fiscal? Se transformer en fondation pour mieux capter les fonds privés internationaux?

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