Le Conseil général du Haut-Rhin a décidé le 5 février dernier de conditionner le versement du Revenu de Solidarité Active à la réalisation par les bénéficiaires de 7 heures hebdomadaires de bénévolat auprès d’associations, de collectivités locales et d’établissements publics. Constatant un accroissement du nombre d’allocataires, Eric Straumann, Président du conseil départemental et député Les Républicains estime qu’ «à travers cette démarche volontariste et collective, qui mobilisera le tissu associatif et les collectivités locales, le Conseil départemental du Haut-Rhin veut replacer les bénéficiaires du RSA dans l’action et le changement. Il s’agit d’initier un cercle vertueux et de faire passer les allocataires du statut d’usager à celui de bénévole actif et reconnu.»
Ce n’est pas l’avis du Mouvement Associatif qui juge cette «décision politique inacceptable». Il souligne que le bénévolat est «un formidable moyen de s’insérer» mais que «le bénévolat est par essence (et étymologiquement) un engagement libre et volontaire». Il dénonce donc une «obligation punitive». Le Mouvement Associatif prône plutôt une «politique volontariste d’encouragement, de mise en relation, de facilitation» et souhaiterait une politique tournée vers la rencontre entre associations et citoyens.
ATD Quart Monde note de son côté le caractère «irréaliste sur le plan logistique pour les organisations qui devraient accueillir ces travailleurs bénévoles». ATD rappelle que le bénévolat est essentiel pour leur fonctionnement mais que celui-ci relève de la vie privée. Nombre de bénéficiaires du RSA d’ailleurs agissent déjà bénévolement au sein de leur organisation.
Cette expérimentation risque cependant de ne pas voir le jour, si comme proposé par Manuel Valls le 25 février dernier, la prise en charge du RSA revient en définitive à l’État.
Décision du conseil départemental du Haut-Rhin