L’esprit coopératif est une histoire ancienne dans les territoires ruraux; les premières fruitières coopératives jurassiennes datent du XIIIe siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui de l’économie sociale et solidaire dans les territoires ruraux, à l’heure où l’économie productive industrielle et agricole cède la place à une économie de service? C’est ce que propose d’étudier le projet Tressons porté par l’AVISE et RTES.
Le développement de l’économie «présentielle», action sociale, commerce, tourisme…, transforme les campagnes. L’ESS y joue un rôle majeur autour des services à la personne, de l’insertion professionnelle ou encore du tourisme social, en créant des emplois non délocalisables. Et doit relever plusieurs défis: la concurrence du secteur lucratif sur certaines activités (aide à la personne), le développement d’une pauvreté «protéiforme», le retrait des services publics.
L’ESS est globalement plus présente dans les territoires ruraux (13,8% de l’emploi total contre 10,5% sur le reste du territoire national), et elle regroupe plus de coopératives. L’étude note également qu’en zone rurale, on trouve 83% d’établissements de moins de 10 salariés (contre 77% dans la France entière). L’action sociale est le moteur de l’ESS en milieu rural, comme dans le reste du pays. Ainsi, 84% des effectifs ruraux de l’aide à domicile relèvent de l’ESS (68% à l’échelle nationale). Parmi les salariés de l’ESS, les employés sont plus représentés en zone rurale (49% contre 42%) et la situation des femmes y est plus précaire qu’ailleurs.
Enfin, on retrouve l’ESS «au sein des filières d’avenir que sont l’alimentation durable et les circuits courts, l’économie circulaire et le réemploi, les énergies renouvelables et les mobilités douces…». Un atout pour accompagner la transition de ces territoires.
